Le gros raté

Il y a quelques mois, en janvier, j'avais essayé de retourner au travail et je m'étais arrêtée devant le portail, en pleine crise d'angoisse. Respiration courte, coeur qui bat comme un fou, jambes et bras faibles et tremblants et la tête qui ne répond plus de rien. J'avais régulièrement des crises d'angoisse, mais celle-ci était dans le top 1 des plus fortes.

Hier j'ai du aller au Tribunal d'Instance pour une histoire de dépôt de garantie non rendue et j'ai du envoyer quelqu'un à ma place parce que ma crise d'angoisse me paralysait dans la voiture, je ne pouvais plus marcher ni même penser. Je savais que j'allais être stressée, mais à ce point-là, je ne m'y attendais pas. Maintenant je me sens nulle de ne pas avoir réussi à y aller et à faire face à ce que j'avais moi-même déclenché et je suis inquiète de devoir subir la même chose en reprenant le travail en septembre.

Le reste de la journée a été fatiguant parce que ma crise était descendue mais pas tout à fait. Les maux de ventre sont apparus, j'avais la sensation que j'allais exploser d'un moment à un autre. Le soir j'étais épuisée de n'avoir pas fait grand chose.

Prochain rendez-vous qui m'angoisse rien qu'en en parlant ou rien qu'en l'écrivant, l'état des lieux de sortie, samedi. Avec mon expérience des propriétaires qui entendent "chats" ou qui en voient un et qui estiment du coup que l'appartement pue et est délabré, j'angoisse d'en arriver de nouveau au Tribunal d'Instance. Et comment je suis censée faire ça? Je ne sais pas et si possible, j'aimerais ne pas le savoir.

Je n'arrive pas à régler mon problème d'angoisses toute seule, je me demandais si l'hypnose pouvait être une solution, ou l'acuponcture. Quelque chose qui n'implique pas des médicaments que j'en ai marre de prendre. J'aimerais vivre sans angoisses et sans médicaments dans l'idéal. Complètement sans médicament ce n'est pas possible, je sais bien, mais au moins si je peux remplacer certains médicaments par de la médecine douce, je serais bien reconnaissante.

En ce moment ce sont davantage les angoisses qui me pourissent la vie que la bipolarité, même si les deux vont ensemble. J'angoisse quand on doit rendre la camionnette du déménagement, par peur qu'il trouve quelque chose à redire et garde la caution. J'angoisse des déménagements parce que ça me fatigue et que ça n'est pas assez organisé à mon goût; j'angoisse de téléphoner à quelqu'un, n'importe qui; j'angoisse de vivre en gros. J'aimerais vivre recluse dans une grotte, seule, sans argent, sans soucis, sans biens matériels, sans responsabilités. Simplement vivre sans stress. Et encore, je suis sûre que même là j'angoisserais de quelque chose! J'angoisserais de ne pas angoisser, par exemple.